Battery used Battery charging

Véhicules à sac de gaz

Les anciens véhicules présents sur ces photos ne transportent pas de meubles ou de charges trop importantes. On peut voir leur réservoir de carburant sur le toit. Il s’agit d’un sac rempli de gaz non comprimé.

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Les voitures au « gaz de bois » n’étaient pas la seule solution pour pallier la pénurie d’essence de la Première et de la Seconde Guerre mondiale. Une alternative encore plus encombrante s’est présentée sous la forme des « véhicules à sac de gaz ».

Les anciens véhicules présents sur ces photos ne transportent pas de meubles ou de charges trop importantes. On peut voir leur réservoir de carburant sur le toit. Il s’agit d’un sac rempli de gaz non comprimé.

Les véhicules à sac de gaz ont été construits pendant la Première et (surtout) au cours de la Seconde Guerre mondiale en France, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Angleterre pour pallier la pénurie d’essence. Mises à part les voitures, les bus et les camions étaient aussi équipés de sac de gaz. Ces véhicules fonctionnaient au « gaz de ville », un produit dérivé du processus de « cokéfaction » du charbon (les cokes qui en résultent sont notamment utilisés pour fabriquer du fer).

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De nos jours, les véhicules qui fonctionnent au gaz naturel comprimé (GNC) ou au gaz de pétrole liquéfié (GPL) sont plutôt pratiques. Pour disposer de la même autonomie, leur réservoir doit être deux fois plus grand qu’un réservoir de carburant. Mais, à cette époque, les véhicules à sac de gaz fonctionnaient généralement au gaz non comprimé, dont la densité est bien inférieure à celle du GPL ou du GNC. Il fallait donc deux à trois mètres cubes de gaz pour remplacer un litre de carburant.

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L’utilisation de « réservoirs de carburant » extrêmement grands garantissait une certaine autonomie. Les bus étaient plus adaptés que les voitures puisque le sac utilisé pour stocker le gaz équivalait à la longueur du toit. Le sac pouvait aussi être revêtu d’un carénage aérodynamique, mais la plupart du temps, il ne l’était pas.

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Les voitures des particuliers, quant à elles, étaient équipées d’une armature en bois fixée au toit et aux pare-chocs renforcés. On ne pouvait pas les louper !

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L’oldtimer néerlandais ci-dessus était équipé d’un sac de stockage de 13 mètres cubes. Cette installation lui offrait une autonomie d’environ 50 km (30 miles) avec une consommation énergétique de 13 litres par kilomètre (22 mpg). L’aérodynamisme de ces véhicules étant désastreux, il était difficile de réduire leur consommation de carburant.

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Facile à réparer

Quand on voyait un véhicule passer, on pouvait facilement mesurer la quantité restante de carburant : le sac de gaz était entièrement gonflé au début du trajet et se dégonflait à chaque kilomètre parcouru.

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Les sacs de stockage étaient faits de soie ou d’autres tissus imbibés de caoutchouc (Zodiac était l’un des fabricants). Ils étaient (et sont encore) beaucoup moins chers et plus faciles à produire que les réservoirs en métal. On pouvait également les réparer d’une façon similaire à celle des pneus de vélo. Le sac était accroché au toit avec des anneaux et des sangles. De plus, certains de ces véhicules pouvaient fonctionner alternativement au gaz ou à l’essence. Ces options pouvaient être directement contrôlées depuis l’intérieur du véhicule.

Gaz comprimé

S’il était techniquement possible de comprimer du gaz de ville, cette alternative présentait des inconvénients : une fois comprimés, le monoxyde de carbone, un des composants du gaz de ville, se désintégrait rapidement, tandis que l’hydrogène, un autre composant, s’échappait des réservoirs en acier.

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En France, pendant la Seconde Guerre mondiale, seul l’usage de bouteilles de gaz (photo ci-dessus) offrait la possibilité d’avoir un réservoir plus petit ou une meilleure autonomie. Le gaz naturel pouvait, en effet, être comprimé sans les inconvénients du gaz de ville. Cependant, cette configuration s’est révélée plus coûteuse et plus dangereuse.

 Non-fumeurs

Mais, il est évident que les véhicules à sac de gaz présentaient des risques. Le feu, par exemple, pouvait provoquer une explosion de gaz. Par conséquent, on interdisait aux personnes qui attendaient le bus de fumer (voir photos ci-dessous : « Autobus-Haltestelle » = « Arrêt de bus » & « Rauchen verboten » = « Interdiction de fumer »).

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Ponts

Les ponts et les obstacles en hauteur présentaient un autre risque. Le conducteur devait connaître la hauteur exacte de son véhicule et celle des ponts qu’il ou elle prévoyait de traverser.

Les excès de vitesse n’étaient pas recommandés non plus. Il était conseillé de ne pas dépasser les 50 km/h (30 mph), non seulement pour maintenir une autonomie décente, mais également pour s’assurer que le réservoir de carburant ne s’envole pas. Les vents latéraux forts ne faisait qu’accroître l’exposition à des situations dangereuses. En plus de provoquer de fortes détonations et d’abîmer le moteur, le carburateur des véhicules à sac de gaz pouvait prendre feu.

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Dans les années 1990, on voyait encore des bus à sac de gaz en Chine, notamment dans la municipalité de Chongqing. Conçus en temps de paix et peu coûteux, ils servaient d’alternative aux transports publics. La photo ci-dessus (crédit) illustre au moins six bus à sac de gaz en service à Shawan (« Sandy Bay »), dans la province Shandong, en Chine, en 1965.

Merci à Dutch John.