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La vannerie, ou l'art de produire des biens de consommation durables.

Quasiment toutes les civilisations ont fabriqué des paniers, et ce depuis que nous co-habitons avec les paresseux et les tigres à dents de sabre.

Image : Grande hotte tressée, Joe Hogan Baskets.
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Remplacés par le plastique ou autres récipients fabriqués en usine, les paniers ne sont désormais qu’une décoration de Pâques un peu kitsch.

Leur fabrication est synonyme de perte de temps. D’ailleurs, aux États-Unis, on utilise l’expression basket-weaving (tressage de panier) pour parler de cours facile à suivre pour les étudiants en difficulté.

Cependant, le tressage de panier pourrait être une technologie des plus importantes et des plus diverses inventée par les humains. On s’en servait pour construire des maisons, des bateaux, des pièges pour animaux, des armures, des outils, des cages, des chapeaux, des chariots, des barrages, des ruches, des abris, des meubles, mais aussi toutes sortes de récipients.

Le tressage de panier s’effectue à l’aide de matériaux biodégradables et à croissance rapide comme des branches, des brindilles ou des pousses. Il s’agit de cultiver une forêt plutôt que de la raser. De plus, c’est une activité accessible à n’importe qui. Il n’y a pas besoin d’argent ou d’outils pour créer une panoplie d’objets utiles et 100 % écoresponsables.

Lorsque l’on pense à la technologie, on pense à la pierre et au métal, communément utilisés à l’Âge de pierre et à l’Âge du fer et pour la construction des pyramides, des statues, des épées vikings et des canons pirates.

Nous pensons à ce qui est exposé dans les musées et négligeons les inventions, pourtant importantes, autrefois utilisées par les gens dans leur vie quotidienne, mais dont les matériaux n’ont pas survécu aux dommages causés par le temps.

Joe Hogan Baskets.
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29 000 années d’histoire

Quasiment toutes les civilisations ont fabriqué des paniers, et ce depuis que nous co-habitons avec les paresseux et les tigres à dents de sabre. Remontons des dizaines de milliers d’années en arrière : le tressage aurait permis aux humains de construire des cabanes, de se protéger des prédateurs à l’aide de clôtures, de construire des bateaux et de pêcher des poissons à l’aide de filets.

On aurait également utilisé le tressage pour construire des porte-bébés et des cercueils.

 Les premières formes d’agriculture ont probablement servi à la vannerie ; et non à se nourrir

La plus ancienne pièce de vannerie date de 13 000 ans, mais des impressions sur céramiques d’Europe centrale indiquent que les fibres tressées, le textile ou les paniers remontent à 29 000 ans. 1 On peut prouver que cette technique est encore plus vieille que cela ; en théorie, les néandertaliens, ou d’autres hominidés primitifs, auraient pu tresser des paniers.

Joe Hogan Baskets.
Joe Hogan Baskets.
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« La vannerie était au centre de la vie quotidienne dans toutes les civilisations aborigènes, écrit l’écologiste Neil Sugihara, les paniers étaient des objets essentiels pour toutes les familles ». 2 Selon l’anthropologue M. K. Anderson, les premiers humains récoltaient des plantes pour construire des paniers, comme on le ferait pour des plantes comestibles, et brulaient des forêts pour favoriser leur croissance.

Anderson envisage même que les premières formes d’agriculture auraient servi à la vannerie, et non à se nourrir. 3

Principaux types de paniers

Il existe de nombreux types de paniers. Les paniers en spirale sont apparus très tôt : on enroulait, en spirale, des fibres végétales du centre vers l’extérieur avant de les coudre ensemble.

Leur forme en spirale a tout de même ses limites : ces paniers ne peuvent porter que des objets circulaires. Les cloches en paille, servant à porter les ruches, étaient construites de cette manière pendant des centaines d’années. Et on utilise encore aujourd’hui la vannerie spiralée pour fabriquer des chapeaux de paille.

Les premiers paniers américains étaient tressés. On enroulait la fibre autour d’une rangée d’éléments rigides, comme des bâtons, puis on l’entremêlait avant de l’enrouler à nouveau autour du bâton suivant.

On pourrait penser que cette méthode ne servait qu’à la création de surfaces plates, comme les nattes, mais en pliant les bâtons, il était possible de créer de nombreux récipients de toutes formes.

Mezzanine en vannerie, Coopérative Vannerie de Villaines.
Mezzanine en vannerie, Coopérative Vannerie de Villaines.
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D’autres encore étaient tressés avec des matériaux souples entrecroisés, comme du fil dans un tissu. En Irlande, on a aplati et tressé le jonc pour fabriquer des nattes et des rideaux pendant des centaines d’années. À nouveau, on pourrait penser que le tressage se limite à des surfaces planes, mais les joncs doivent être tressés lorsqu’ils sont encore verts et assez souples pour qu’ils durcissent ensuite en séchant. Ils pouvaient donc être tressés autour d’un moule pour fabriquer des boîtes, des sacs et plein d’autres objets.

Image : Hottes tressées à sept bandes, Hiroshima Kazuro.
Image : Hottes tressées à sept bandes, Hiroshima Kazuro.
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Cependant, le tressage de l’osier reste la technique la plus polyvalente. L’osier est aussi souple que robuste, comme les pousses d’arbres, et peut être tressé autour de bâtons verticaux, servant à soutenir la structure.

L’osier est, entre autres, utilisé pour la construction de clôtures, de murs, de meubles, de pièges pour animaux, etc. D’ailleurs, lorsque l’on pense à un panier, on l’imagine en osier. 4

Claies

Une fois l’osier maîtrisé, les premières civilisations ont décidé de l’utiliser pour autre chose que le transport d’objets ou de nourriture : la construction d’abris, probablement.

Les claies consistaient en une rangée de poteaux à la verticale entre lesquels étaient tressées des tiges en bois, comme une sorte de mur natté.

Chose plutôt inhabituelle, elles étaient construites à partir de pièces modulaires très légères, d’un ou deux mètres de haut et de large, comme des haies, puis déracinées et transportées pour être plantées au bon emplacement.

Ces poteaux, aussi appelés zales ou sails en Grande-Bretagne, avaient une extrémité arrondie et tenaient en place à l’aide d’une structure en bois, aussi appelée « potence ».

Ensuite, des brins d’osier (de petites boutures de saule ou de noisetier) étaient enroulés autour des poteaux. Au bout de la clôture, les brins d’osier étaient alors entortillés pour plus de flexibilité, puis enroulés autour du dernier poteau avant d’être tressés dans l’autre sens.

En général, on laissait un écart au milieu de la clôture, appelé twilly hole en anglais, permettant aux bergers ou aux fermiers d’en porter plusieurs en même temps.

Claie, source : Windrush Willow.
Claie, source : Windrush Willow.
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Selon l’auteure Una McGovern, les claies étaient essentielles à l’agriculture médiévale. En gardant les moutons enfermés sans avoir à construire des infrastructures permanentes, les claies permettaient aux fermiers de laisser leurs moutons brouter librement, et ainsi d’épandre l’engrais sur leurs terres et d’utiliser les fertilisants nécessaires aux cultures céréalières. 5

Bâtisses en vannerie

La vannerie servait également à bâtir les murs d’une maison, une fois la charpente en bois ou en rondins construite et le clayonnage enduit de torchis pour une bonne isolation et un peu d’intimité.

Le torchis était souvent fabriqué à partir d’argile, de cheveux humains ou de poils d’animaux et de bouse de vache. Il durcissait ensuite autour du clayonnage comme du béton autour d’une barre d’armature.

Le résultat pouvait rester en place pendant des siècles. De nos jours, on retrouve encore du clayonnage dans les murs lorsque l’on détruit de vieux bâtiments.

Mur de clayonnage enduit de torchis d’une maison belge, 1905 (source).
Mur de clayonnage enduit de torchis d’une maison belge, 1905 (source).
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D’autres civilisations, comme les Vikings, les Chinois ou les Mayas, utilisaient des techniques similaires. Les matériaux abordables et accessibles nécessaires au clayonnage en ont fait une méthode de construction utile et populaire. Cependant, tous les ouvriers ne le voyaient pas de cette façon. Au premier siècle, l’architecte romain Vitruve se plaignait des dangers d’un matériau si bon marché dans Les dix livres d’architecture :

« En ce qui concerne le clayonnage enduit de torchis, j’aurais préféré que cela n’existe pas, écrit Vitruve. Il présente autant de risques que d’avantages. Par exemple, même s’il fait gagner du temps et de l’espace, il peut prendre feu.

Il serait plus judicieux de construire des murs avec des briques en terre cuite, certes plus chères, plutôt que de continuer à se servir du clayonnage et du torchis qui représentent un danger.

De plus, cette technique cause des fissures à l’intérieur du revêtement en stuc à cause de la disposition des clous et des entremises de charpente.

Ces matériaux gonflent avec l’humidité lorsqu’ils sont talochés et se rétractent en séchant, ce qui provoque une fissure dans le stuc solidifié.

Mais puisque certains d’entre nous sont contraints de l’utiliser, soit pour gagner du temps ou de l’argent, soit pour construire des cloisons sur une portée autoporteuse, voici comment le faire correctement :

Les fondations doivent être surélevées pour que le torchis ne touche jamais la pierre fissurée qui forme le sol. S’il se retrouve enfoncé dans la pierre, il pourrit avec le temps, puis se tasse et s’affaisse vers l’avant avant de transpercer la surface du revêtement en stuc. » 6

Barques tressées

Aussi étonnant que cela puisse paraître, la vannerie a longtemps servi à construire des bateaux. Nous ne savons pas de quand date la construction de ces bateaux, mais les premières traces de la présence humaine en Australie remontent à 40 000 ans, pourtant, le pays a été séparé de l’Asie pendant l’ère glaciaire.

Les humains auraient construit des bateaux en osier recouverts de peaux d’animaux et, même s’ils attachaient à peine les rondins entre eux, ils savaient probablement comment récolter de la fibre et en faire des nœuds.

Coracles irlandais Source : Guy Mallison Woodland Workshop.
Coracles irlandais Source : Guy Mallison Woodland Workshop.
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Les Irlandais se sont servis des bateaux tressés, ou coracles, pendant des centaines, voire même des milliers d’années. On retrouve des traces de ces bateaux dans la littérature médiévale irlandaise et des passionnés continuent d’en fabriquer aujourd’hui.

 La petite taille et la légèreté du coracle permettaient aux pagayeurs, après avoir navigué sur les rivières, lacs ou marais, de le transporter à pied, à travers le pays, sans difficulté.

Les bateaux étaient tressés en sauge ou en noisetier, couverts de peau — en général de la peau de vache, mais aussi de la peau de cheval ou de phoque — puis prétendument imperméabilisés avec du beurre.

Ces embarcations étaient si petites et instables qu’une seule personne pouvait s’y asseoir en tailleur et bien droit pour éviter de basculer, comme dans un kayak en forme de bol.

La petite taille et la légèreté du coracle permettaient aux pagayeurs, après avoir navigué sur les rivières, lacs ou marais, de le transporter à travers le pays sans difficulté.

La première étape pour construire un coracle. Source : Guy Mallison Woodland Workshop.
La première étape pour construire un coracle. Source : Guy Mallison Woodland Workshop.
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Pour naviguer sur la mer, les Irlandais tressaient des currachs, plus grands, ovales et plus stables sur une mer agitée, mais toujours plus petits qu’une barque.

Une séquence d’un documentaire de 1937 montre des hommes construisant un currach Boyne en plantant d’abord les tiges de noisetier selon la forme désirée dans le sol, puis en tressant fermement une structure entre chaque tige pour construire le plat-bord, ou le bord, avant de la retourner sur elle-même.

Ensuite, les tiges de noisetier étaient enroulées les unes autour des autres pour former un dôme en osier, puis la structure était déracinée et posée à la verticale pour y attacher la peau avant de la huiler. 7

Nasses

L’art du tressage était également utilisé pour fabriquer des nasses ou des pièges à anguille dans les rivières et des pièges à homard dans la mer. Ceux-ci étaient, eux aussi, en osier.

Ces aliments représentaient une source de protéines non négligeable, surtout dans les pays catholiques où consommer de la viande était parfois interdit. Les pièges étaient simples : un appât attirait les animaux à l’intérieur du piège. Si le piège était fabriqué correctement, la proie ne pouvait plus en sortir une fois à l’intérieur.

Pièges pour crabes d’eau douce, Hiroshima Kazuro.
Pièges pour crabes d’eau douce, Hiroshima Kazuro.
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« Lowering the Eel Bucks », tirée de « Life on the Upper Thames », H.R. Robinson, 1875 (source)
« Lowering the Eel Bucks », tirée de « Life on the Upper Thames », H.R. Robinson, 1875 (source)
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Des centaines de variétés de plantes

Les paniers pouvaient être tressés à partir de centaines de plantes différentes selon celles qui poussaient aux alentours. Dans les régions tropicales, on utilisait le roseau ou le raphia, tandis que dans les régions tempérées, comme l’Europe, on disposait d’une grande variété de branches et de plantes : les branches de cornouiller, de troène, de mélèze, de prunellier et de châtaignier ; les brindilles de genêt, de jasmin et de pervenche ; les pousses d’orme et de tilleul ; le lierre, la clématite, le chèvrefeuille et la liane de rosier ; le jonc et d’autres roseaux, et la paille.

Champs de saules bleus de Bretagne à Kildare, Irlande, en février. Photo de Brian Kaller.
Champs de saules bleus de Bretagne à Kildare, Irlande, en février. Photo de Brian Kaller.
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Les branches de saule, ou silver-sticks en Irlande, osiers en Grande-Bretagne et vikker en vieux norrois, étaient probablement les plus populaires.

Elles sont très souples lorsqu’elles sont encore fraiches ou mouillées et légères et solides lorsqu’elles sont sèches. Elles poussent si vite que l’on peut récolter une nouvelle culture de branches de trois mètres de long tous les ans.

C’est l’un des arbres les plus rapides à pousser après qu’un vieil arbre soit tombé et laisse passer la lumière dans la forêt, ou après qu’un incendie ait ravagé toute une zone. C’est peut-être l’arbre dont le comportement se rapproche le plus de celui d’une mauvaise herbe.

« Osier Cutting », tirée de « Life on the Upper Thames », H.R. Robinson, 1875 (source)
« Osier Cutting », tirée de « Life on the Upper Thames », H.R. Robinson, 1875 (source)
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Leurs racines se propagent rapidement sous le sol, faisant de cet arbre un atout pour freiner l’érosion. Ils poussent très rapidement et constituent un excellent brise-vent, comme une haie, ce qui les rend particulièrement utiles, surtout à notre époque, pour séquestrer le carbone et lutter contre le changement climatique.

De plus, on peut créer de l’acide salicylique, c’est-à-dire de l’aspirine, en faisant bouillir de l’écorce de saule blanc (Salix alba).

Nettoyer la terre

La variété répandue Salix viminalis, ou saule des vanniers, s’est révélée être une excellente accumulatrice de métaux lourds. Beaucoup de plantes contribuent au « nettoyage » du sol en absorbant des niveaux disproportionnés de substances a priori toxiques, soit car c’est une particularité de leur métabolisme, soit pour se protéger des prédateurs en devenant toxiques.

De nombreuses plantes n’absorbent qu’une seule toxine et d’autres n’en absorbent que quelques-unes. Le saule des vanniers peut en absorber une grande partie, y compris le plomb, le cadmium, le mercure, le chrome, le zinc, le combustible fossile d’hydrocarbure, l’uranium, le sélénium, le ferrocyanure de potassium et l’argent. 8 9 10

Saule récolté et posé sur des tabourets au premier plan, culture à récolter à l’arrière-plan, source : Joe Hogan Baskets
Saule récolté et posé sur des tabourets au premier plan, culture à récolter à l’arrière-plan, source : Joe Hogan Baskets
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De nombreux arbres feuillus peuvent être recépés, soit coupés à la base, ou écimés, c’est-à-dire coupés à hauteur humaine. Ils repoussent ensuite sur une période de 5 à 20 ans.

Cependant, les saules n’ont pas besoin d’arriver à maturité : ils continuent de s’épaissir à la base et de nouvelles cultures poussent tous les ans.

Les tisserands de panier ci-dessus récoltent les branches de saule en hiver : c’est un rituel. Ils peuvent récupérer dix tonnes par demi-hectare dans des champs dont les souches ont cent ans et n’ont jamais grandi suffisamment. 11

Parmi des centaines d’arts traditionnels, aucun n’est aussi utile au quotidien

Une fois les branches de saule coupées, elles peuvent être séchées avec ou sans l’écorce. Retirer l’écorce pouvait être une tâche difficile qui, cependant, facilitait la préparation et l’usage des branches et réduisait le risque de décomposition, tout en donnant au bois sa sublime couleur blanche.

Pour retirer l’écorce, on coupait une grosse branche de saule jusqu’à la moitié dans le sens de la longueur, puis on attachait des bandes de métal dans l’entaille. Ensuite, le tisserand venait tenir la branche entre ses jambes et utilisait les bandes comme on se sert d’un outil de dénudage pour retirer un isolant.

Lorsque les coupes étaient trop épaisses pour être manipulées, un outil spécial, appelé cleve en anglais, servait à les couper en trois dans le sens de la longueur.

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Barreaux tressés, Coopérative Vannerie de Villaines.
Barreaux tressés, Coopérative Vannerie de Villaines.
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Les brins d’osier séchaient pendant plusieurs mois et pouvaient être conservés indéfiniment avant d’être mouillés à nouveau pour le tressage. Les branches de saule peuvent être tressées directement après avoir été coupées, mais le bois se détend en séchant et le tissage se décale bruyamment, ce qui peut être gênant.

Pour un débutant, la préparation du matériel est aussi difficile que le tressage lui-même : les branches de saule doivent sécher, puis être mouillées à nouveau, et ce sans qu’elles ne pourrissent. Elles doivent aussi être utilisées avant qu’elles ne sèchent une seconde fois et se fragilisent.

Usage quotidien

De nos jours, un petit groupe dynamique de passionnés venant des quatre coins de la planète tente de redécouvrir et réutiliser les arts et les technologies traditionnels. Nombreuses sont ces techniques qui méritent d’être remises à la mode, mais certaines requièrent une expérience considérable, du talent, de l’entraînement, une infrastructure ou l’aide d’autres personnes.

Toutes les solutions low-tech ne peuvent pas se frayer un chemin aussi facilement dans le quotidien des citadins modernes, attirés par un mode de vie plus traditionnel.

Tisserand de panier. Source : Roule ta bosse !
Tisserand de panier. Source : Roule ta bosse !
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En revanche, le tressage de panier ne demande pas plus d’argent qu’il n’en faut pour une formation et, potentiellement, des matériaux. Il suffit de se servir de n’importe quelle culture dont disposent tous les biomes de la planète et de quelques outils, mais ce n’est pas obligatoire. Les tisserands confirmés peuvent créer des œuvres d’art, mais n’importe qui peut tresser des objets simples et utiles.

Parmi des centaines d’arts traditionnels, aucun n’est aussi utile au quotidien.

Brian Kaller

Brian Kaller est un journaliste venu tout droit de la campagne irlandaise. Il s’entretient avec les personnes âgées d’Irlande à propos des modes de vie traditionnels et rédige une rubrique hebdomadaire sur le roman The Long Emergency pour son journal local.

Le blog de Brian : Restoring Mayberry.

Fait incroyable : même si les paniers sont très prisés aux États-Unis, ce pays autrefois peu habité continuait d’importer du bois de saule en provenance de l’Ancien Monde, bien plus petit et surpeuplé.


  1. Archeologické rozhledy, 2007, Baskets in Western America 8600 BP : American Antiquity 60(2), 1995, p. 309-318. ↩︎

  2. Fire in California’s ecosystems, By Neil G. Sugihara, p. 421 ↩︎

  3. Anderson, M.K. – The fire, pruning and coppice management of temperate ecosystems for basketry material by Californian Indian tribes. Human Ecology 27(I) 79-113. 1999. ↩︎

  4. The Complete Book of Basketry Techniques, Sue Gabriel and Sally Goyner, David and Charles 1999. ↩︎

  5. Lost Crafts, Una McGovern, Chambers 2009 ↩︎

  6. Ten Books on Architecture, Vetruvius, Chapter 8, Section 20. Circa 20 BCE ↩︎

  7. Hands, RTE documentary by Sally Shaw Smith, episode 29, “Curraghs.” ↩︎

  8. Phytoremediation. By McCutcheon & Schnoor. 2003, New Jersey, John Wiley & Sons, page 19. ↩︎

  9. Enhancing Phytoextraction: The Effect of Chemical Soil Manipulation on Mobility, Plant Accumulation, and Leaching of Heavy Metals. By Ulrich Schmidt. In J. Environ. Qual. 32 : 1939-1954 (2003). ↩︎

  10. The potential for phytoremediation of iron cyanide complex by Willows. By X.Z. Yu, P.H. Zhou and Y.M. Yang. In Ecotoxicology 2006. ↩︎

  11. Bulletin of the Bussey Institution, Vol. II, Part VIII. p. 430. Published 1899. Basket Willow Culture, écrit par C. D. Mell et publié en 1908, demande aux fermiers de faire pousser des saules le plus rapidement possible et de s’en servir comme culture marchande pour répondre à une demande continue de matériaux de tressage. Il affirme que « la demande de paniers en branches de saule est très grande, et chaque année, des milliers de branches sont importées de France, d’Allemagne et des Pays-Bas. » ↩︎