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Comment rendre l’énergie de la biomasse à nouveau durable

Depuis le néolithique jusqu’au début du 20e siècle, les taillis, les arbres étêtés et les haies fournissaient aux populations un apport durable en énergie, matériaux et nourriture.

Arbres émondés en Allemagne. Image: René Schröder (CC BY-SA 4.0).
Arbres émondés en Allemagne. Image: René Schröder (CC BY-SA 4.0).
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En quoi la coupe d’arbres est-elle une pratique durable ?

Prôner l’utilisation de la biomasse comme source d’énergie renouvelable, pouvant remplacer les énergies fossiles, est devenu un sujet polémique entre les écologistes. Les commentaires sur l’article précédent à propos des poêles thermoélectriques, le montrent bien :

  • « Comme le mentionne le film récent Planet of the Humans, la biomasse, alias arbres morts, n’est en aucun cas une ressource renouvelable ; même si elle est classifiée en tant que telle par l’ Union Européenne (UE). »
  • « En quoi couper les arbres est-il durable ? »
  • « L’article oublie de mentionner qu’un poêle à bois produit plus de CO2 qu’une centrale à charbon par tonne de bois / charbon brûlée. »
  • « Ceci est une pure folie. Brûler des arbres pour réduire notre impact carbone est un oxymore. »
  • « L’impact carbone à lui seul est terrifiant. »
  • « Le plus gros problème quand on brûle quelque chose c’est que c’est parti pour toujours. »
  • « La question idiote que je peux ajouter à l’idiotie de cet article c’est : d’où vient tout le bois ? »

Contrairement à ce que les commentaires suggèrent, l’article ne défend pas l’expansion de la biomasse comme source d’énergie. Il avance plutôt l’idée que l’incinération de biomasse déjà en usage – par environ 40% de la population mondiale – pourrait aussi générer de l’électricité en sous-produit via l’addition de modules thermoélectriques. Néanmoins, même après une relecture plus assidue de l’article, certains commentateurs restent sur leur position. L’un d’entre eux écrivant : « Notre but devrait être d’arrêter de brûler de la biomasse, et pas d’y apporter plus d’intérêt ».

Il semble que la pensée « high-tech » ait envahi les esprits des écologistes (urbains) au point qu’ils perçoivent la biomasse comme une source d’énergie intrinsèquement problématique, au même titre que les carburants fossiles. Pour être clair, il est légitime de dénoncer les pratiques non durables dans la production de biomasse. Cependant, ces dernières sont la conséquence d’une approche industrielle et relativement récente de la gestion forestière. En creusant l’histoire plus ancienne de la foresterie, il devient clair que la biomasse est potentiellement l’une des ressources énergétiques les plus durables sur la planète.

Le Taillis : Récolter du Bois Sans Tuer d’Arbres

De nos jours, la récolte du bois entraîne, le plus souvent, la mort de l’arbre. Cependant, avant la révolution industrielle, beaucoup de bois était prélevé sur des arbres vivants, qui étaient alors recépés. Le principe du taillis est basé sur la capacité naturelle de beaucoup d’espèces de feuillus à repousser à partir de tiges ou de racines endommagées ; que le dommage soit causé par un incendie, du vent, de la neige, un animal, des pathogènes ou des éboulis. La création d’un taillis implique de couper un arbre au ras du sol, après quoi la souche développe de nouvelles tiges – appelées « brins de cépée » - résultant en un arbre à tiges multiples.

Image: Une cépée. Crédit: Geert Van der Linden.
Image: Une cépée. Crédit: Geert Van der Linden.
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Image: Un taillis de Chênes récemment recépés. Crédit: Henk vD. (CC BY-SA 3.0)
Image: Un taillis de Chênes récemment recépés. Crédit: Henk vD. (CC BY-SA 3.0)
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Image: Cépées dans le comté de Surrey, Angleterre. Crédit: Martinvl (CC BY-SA 4.0)
Image: Cépées dans le comté de Surrey, Angleterre. Crédit: Martinvl (CC BY-SA 4.0)
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Quand on pense à une forêt ou une plantation d’arbres, on imagine un paysage d’arbres hauts. Cependant, jusqu’au début du 20ème siècle, au moins la moitié des forêts d’Europe étaient des taillis ressemblant plus à un ensemble de buissons. 1 Le recépage apparaît dès l’Âge de pierre ; on construisait alors des cités lacustres et des chemins traversant les marais en utilisant des milliers de branches de tailles similaires – un accomplissement rendu possible par la technique du recépage. 2

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Cartes : Répartition approximative de taillis en République tchèque (en-haut) et en Espagne (en-bas). Source : "Coppice forests in Europe", voir [^1]
Cartes : Répartition approximative de taillis en République tchèque (en-haut) et en Espagne (en-bas). Source : "Coppice forests in Europe", voir [^1]
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Depuis lors, cette technique fût la méthode standard de production de bois ; non seulement en Europe mais de part le monde. Les taillis se développèrent considérablement au cours des 18ème et 19ème siècles, du fait de la pression grandissante sur les réserves de bois causée par l’augmentation de la population et du développement de l’activité industrielle (verre, fer, production de carrelage, de tuiles et de chaux).

Cycles de rotation courts

Du fait que les jeunes pousses d’un arbre recépé soient nourries par un système racinaire déjà bien développé, le taillis produit du bois plus rapidement qu’un arbre haut. Plus précisément : à rendement photosynthétique égal, un arbre haut génère plus de biomasse sous le sol (racines) alors qu’une cépée produit au dessus du sol (les nouvelles pousses) ; ce qui est bien plus pratique du point de vue de la récolte. 3 C’est en partie pour cette raison que le recépage était basé sur des cycles de rotation courts de deux à quatre ans ; même si des cycles d’un à douze ans pouvaient être pratiqués.

Image: Cépées en cycles de rotation différents. Crédit: Geert Van der Linden.
Image: Cépées en cycles de rotation différents. Crédit: Geert Van der Linden.
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Image: Cépées en cycles de rotation différents. Crédit: Geert Van der Linden.
Image: Cépées en cycles de rotation différents. Crédit: Geert Van der Linden.
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Du fait de ces cycles courts, le taillis fournissait du bois de chauffe de façon rapide, régulière et fiable. La parcelle était souvent divisée en sections égales, correspondant à la durée des cycles de rotation. Si, par exemple, les brins de cépées étaient récoltés tous les trois ans, la forêt était divisée en trois parcelles, une seule étant recépée chaque année. Cette courte rotation permettait aussi au carbone dégagé par la combustion du bois d’être compensé par celui absorbé par les nouvelles pousses, donnant au taillis un impact carbone neutre. Lors de cycles très courts, les nouvelles pousses pouvaient même être prêtes au moment où les anciennes étaient assez sèches pour servir de carburant.

Chez certaines espèces, la capacité de la souche à produire diminue avec l’âge. Après quelques rotations ces arbres étaient soit récoltés entiers et remplacés par de nouveaux, ou convertis en un taillis à rotation plus longue. D’autres espèces montrent une meilleure capacité à repousser malgré leur âge, produisant des cépées durant des centaines d’années ; en particulier sur des sols riches et bien irrigués. Certaines cépées peuvent vivre plus de mille ans.

Biodiversité

Ni forêt, ni plantation, le taillis est quelque part entre les deux. Bien que géré par les humains, il n’était pas au détriment de l’environnement, au contraire. Récolter du bois sur des arbres vivants au lieu de les tuer est bénéfique pour les formes de vie qui dépendent de ces deniers. Les taillis hébergent parfois une biodiversité plus riche que des forêts non gérées car on y trouve continuellement des zones à différent niveaux de lumière et de croissance. Rien de tout cela ne s’applique aux plantations industrielles qui n’offrent rien ou presque à la vie végétale et animale et dont les cycles de rotation sont plus longs (au moins vingt ans).

Image: Cépées aux Pays-Bas. Crédit: K. Vliet (CC BY-SA 4.0)
Image: Cépées aux Pays-Bas. Crédit: K. Vliet (CC BY-SA 4.0)
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Image: Cépées de châtaigners à Flexham Park, Sussex, Angleterre. Crédit: Charlesdrakew, public domain.
Image: Cépées de châtaigners à Flexham Park, Sussex, Angleterre. Crédit: Charlesdrakew, public domain.
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Nos ancêtres coupaient aussi des arbres hauts, aux troncs conséquents, mais pas comme bois de chauffe. Les grands arbres n’étaient tués que lorsque la taille du bois d’œuvre le nécessitait (bateaux, bâtiments, ponts et moulins à vent. 4 Les taillis pouvaient contenir des arbres hauts que l’on laissait pousser pendant des dizaines d’années alors que l’on taillait les arbres alentours. Cependant même ces grands arbres étaient parfois partiellement étêtés, pour récolter les branches secondaires tout en les laissant en vie (émondage).

Arbres aux Multiples Usages

L’archétype industriel de la plantation d’arbres consiste en des lignes régulièrement espacées d’arbres du même âge où la monoculture règne, fournissant ici du bois de construction, là du bois destiné à la production de papier ou, ailleurs, du bois à brûler dans des centrales électriques. Ceci contraste avec le taillis de l’ère préindustrielle où les arbres étaient à usages multiples. Ils donnaient à la fois du bois de chauffage, des matériaux de construction ou encore du fourrage.

L’usage destiné du bois définissait les mensurations désirées, qui à leur tour déterminaient le rythme de rotation du taillis. Du fait des limitations de chaque espèce, les taillis étaient souvent multispécifiques, avec des pieds présentant des stades de croissance variés — des brins de cépée d’âges différents coexistant parfois sur une seule et unique souche (« taillis furetés »). Les rotations pouvaient évoluer au cours du temps selon les besoins différents et les priorités des activités économiques.

Image: Un petit bois peuplé d’arbres en taillis, certains émondés et d’autres inaltérés. Crédit: Geert Van der Linden.
Image: Un petit bois peuplé d’arbres en taillis, certains émondés et d’autres inaltérés. Crédit: Geert Van der Linden.
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Les brins de cépée étaient utilisés pour construire presque tout ce dont la communauté avait besoin.5 Les jeunes branches de saule, solides et flexibles, étaient tissées pour former des paniers et des cagettes. Avec le châtaigner - qui ne gonfle pas et ne se contracte pas après avoir séché – on faisait toutes sortes de tonneaux. Le frêne et le saule des chèvres, qui donne un bois droit et solide formaient les manches des balais, haches, pelles, râteaux et autres outils.

Les jeunes pousses de noisetier étaient fendues sur toute la longueur, tissées dans la structure des bâtisses, puis couvertes d’un mélange de terre et de fumier selon la méthode du torchis. Les mêmes pousses liaient les toits de chaume. La capacité de l’aulne et du saule à résister à l’eau en faisait un matériau de choix pour les pilotis et le renfort des bords de rivière. Le bois de construction prélevé du taillis ne réduisait pas son apport son énergétique : les éléments, souvent fabriqués et utilisés localement, pouvaient être exploités comme bois de chauffage une fois en fin de vie.

Image: Récolte de fourrage à Leikanger kommune, Norway. Crédit: Leif Hauge. Source: [^19]
Image: Récolte de fourrage à Leikanger kommune, Norway. Crédit: Leif Hauge. Source: [^19]
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Le taillis était aussi une source de nourriture. D’une part, il prodiguait aux humains des fruits, des baies, des truffes, des noix, des champignons, des herbes, du miel et du gibier. D’autre part, il était une source importante de fourrage pour les animaux des fermes en hiver. Avant la révolution industrielle, on nourrissait beaucoup de moutons et de chèvres avec des feuilles, avec ou sans branchettes, d’arbres fourragers. 6

L’orme et le frêne faisaient partie des espèces les plus nutritives mais on donnait aussi aux moutons du bouleau, du noisetier, du tilleul, du cerisier à grappes et même du chêne. Les chèvres quand a elles étaient aussi nourries d’Aulne. Dans les régions montagnardes, les chevaux, le bétail, les cochons, ainsi que les vers à soie partageaient parfois ce régime. La durée du cycle de rotation des arbres fourragers était de trois à six ans, lorsque les branches offraient le meilleur ratio entre bois et feuilles. Une fois les feuilles consommées par les animaux, le bois pouvait être brûlé.

Émondage et Haies

Les taillis sont vulnérables aux animaux brouteurs, en particulier les jeunes pousses. Il n’était donc pas rare que ces exploitations soient protégées par des fossés, des barrières ou des haies. L’émondage rendait par-contre possible la cohabitation des arbres et des animaux. Un arbre émondé était taillé de la même façon qu’un taillis mais à une hauteur d’au moins deux mètres afin de garder les jeunes pousses hors de portée des animaux.

Illustration: Différentes méthodes de taille. Crédit: Helen J. Read, see [^1]
Illustration: Différentes méthodes de taille. Crédit: Helen J. Read, see [^1]
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Image: Arbres émondés à Ségovie, Espagne. Crédit: Ecologistas en Acción.
Image: Arbres émondés à Ségovie, Espagne. Crédit: Ecologistas en Acción.
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Des pairies et pâturages boisés – mosaïques de pâturages et de forêts – associaient lieu de nourriture et production de fourrage, bois de chauffage et/ou de construction venant des arbres émondés. La « glandée » était une méthode consistant à lâcher des cochons dans des forêts de chênes émondés à l’automne où les cochons se nourrissaient des glands tombés à terre. Ce système formait la base de la production de porc en Europe pendant des siècles. 7 Le « pré-verger » ou « verger en pâture » combinait la culture des fruits avec le broutage – les arbres fruitiers émondés donnaient de l’ombre aux animaux, ces derniers ne pouvaient se nourrir des fruits mais fertilisaient les arbres.

Image: Forêt ou pâturage ? Quelque-part entre les deux : une "dehesa" (ferme à cochons forestière) en Espagne. Crédit: Basotxerri (CC BY-SA 4.0).
Image: Forêt ou pâturage ? Quelque-part entre les deux : une "dehesa" (ferme à cochons forestière) en Espagne. Crédit: Basotxerri (CC BY-SA 4.0).
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Image: Bétail broutant parmi des arbres émondés à Huelva, Espagne (CC BY-SA 2.5)
Image: Bétail broutant parmi des arbres émondés à Huelva, Espagne (CC BY-SA 2.5)
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Image: Un verger-prairie entouré d’une haie à Rijkhoven, Belgique. Crédit: Geert Van der Linden.
Image: Un verger-prairie entouré d’une haie à Rijkhoven, Belgique. Crédit: Geert Van der Linden.
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Si l’agriculture et l’exploitation forestière sont aujourd’hui des activités bien distinctes, dans le passé la ferme était la forêt et vice versa. Il serait sensé de les regrouper à nouveau car l’agriculture et la production de bétail – et non pas la production de bois – sont les raisons principales de la déforestation. En utilisant les arbres comme source de fourrage, les productions de viande et de lait ne seraient pas synonymes de déforestation. Si la culture pouvait se faire dans des champs arborés, l’agriculture ne devrait pas être responsable de la déforestation non-plus. Les fermes-forêts amélioreraient aussi les conditions de vie des animaux, la fertilité du sol et aideraient à contrôler l’érosion.

Plantations linéaires

Certaines plantations conséquentes pouvaient être constituées de taillis ou d’arbres émondés et étaient souvent gérées comme un bien commun. Cependant, recépage et émondage n’étaient pas des techniques destinées à des exploitations à grande échelle. De petits bois, entre les champs ou proche des habitations, étaient entretenus par un foyer donné qui le coupait en taillis ou l’émondait. Une grande quantité de bois poussait aussi en ligne autour des fermes, champs et prairies, près des bâtiments et le long des chemins, routes et cours d’eau. C’est là qu’apparaissaient des arbres et arbustes taillés en haies épaisses. 8

Image: Paysage de haies en Normandie, France, autour de 1940. Crédit: W Wolny, public domain.
Image: Paysage de haies en Normandie, France, autour de 1940. Crédit: W Wolny, public domain.
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Image: Plantations linéaires en Flandres, Belgique. Detail de la carte Ferraris, 1771-78.
Image: Plantations linéaires en Flandres, Belgique. Detail de la carte Ferraris, 1771-78.
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Les plantations linéaires étaient utilisées comme haies en Angleterre et particulièrement communes dans de vastes régions d’Europe. En 1804, l’historien Abée Mann exprimait sa surprise en relatant par écrit son voyage en Flandres (aujourd’hui une partie de la Belgique) : « Les champs sont tous entourés de haies, plantées d’une forte densité d’arbres, au point que si l’on se perche un petit peu, le pays entier semble être une forêt continue ». Les arbres émondés étaient typiques dans cette région. 8

De même que les taillis, les plantations linéaires étaient diverses et fournissaient les populations en bois de chauffage, de construction et fourrage. Cependant, à l’instar des taillis, elles remplissaient d’autres fonctions du fait de leur localisation. 9 L’une d’elles était la séparation des parcelles : elles formaient un enclos pour les animaux des fermes tout en gardant les animaux sauvages et ceux en pâture sur les terres communes à l’extérieur. Diverses techniques rendaient ces haies impénétrables, y compris pour de petits animaux comme les lapins. Autour des prairies, des rangées d’arbres émondés et plantés les uns très près des autres faisaient barrière à des animaux d’une certaine taille comme les vaches. Si l’on y tressait de l’osier de Saule, ces rangées pouvaient même être infranchissable par de petits animaux. 8

Image: Détail d’une haie d’Ifs. Crédit: Geert Van der Linden.
Image: Détail d’une haie d’Ifs. Crédit: Geert Van der Linden.
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Image: Une haie. Crédit: Geert Van der Linden.
Image: Une haie. Crédit: Geert Van der Linden.
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Image: Haie d’arbres émondés à Nieuwekerken, Belgique. Crédit: Geert Van der Linden.
Image: Haie d’arbres émondés à Nieuwekerken, Belgique. Crédit: Geert Van der Linden.
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Image: Souches en taillis dans un pâturage. Crédit: Jan Bastiaens.
Image: Souches en taillis dans un pâturage. Crédit: Jan Bastiaens.
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Arbres et plantations linéaires offraient aussi leur protection contre les aléas du temps. Ils protégeaient les champs, les vergers et jardins potagers contre le vent qui pouvait éroder le sol et endommager les récoltes. Dans des climats chauds, les arbres prodiguaient de l’ombre et fertilisaient le sol. Les limettiers émondés, au feuillage très dense, étaient souvent plantés proches de bâtisses en torchis pour les protéger du vent, de la pluie et du soleil. 10

Les tas de fumier étaient protégés par un ou plusieurs arbres prévenant l’évaporation par le soleil ou le vent de cette précieuse ressource. Sur le terrain d’un moulin à eau, un arbre abritait la roue afin d’éviter que le bois ne travaille – gonflement ou contraction – en temps de sécheresse ou d’inactivité. 8

Image: Un arbre émondé protège une roue à aube. Crédit: Geert Van der Linden.
Image: Un arbre émondé protège une roue à aube. Crédit: Geert Van der Linden.
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Image: Des limettiers émondés protègent un bâtiment de ferme à Nederbrakel, Belgique. Crédit: Geert Van der Linden.
Image: Des limettiers émondés protègent un bâtiment de ferme à Nederbrakel, Belgique. Crédit: Geert Van der Linden.
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De l’importance du lieu

Le long des chemins, des routes et des cours d’eau, les plantations linéaires remplissaient les mêmes fonctions liées à leur position qu’autour des fermes. Bétail et cochons étaient menés le long de chemins dédiés et bordés de haies, taillis et/ou arbres émondés. À l’apparition du chemin de fer, les plantations linéaires évitaient les collisions avec les animaux. Elles protégeaient les voyageurs et soulignaient les chemins afin qu’ils ne soient pas perdus par temps enneigé. Elles évitaient l’érosion des sols en bord de rivières et routes creuses.

Toutes ces fonctions pouvaient aussi être remplies par des barrières de bois mort pouvant être déplacé plus facilement que des haies, prenant moins de place, ne provoquant pas de compétition pour la lumière ou la nourriture avec les cultures et pouvant être dressées rapidement. Cependant, dans les lieux ou les moments où le bois était rare, la haie vivante était préférable et parfois même inévitable, du fait qu’elle est productrice plutôt que consommatrice de bois. Une barrière en bois mort économisait peut-être du temps et de la place mais elle impliquait que le bois nécessaire à sa construction et à sa maintenance soit produit ailleurs.

Image: Haie d’arbres émondés en Belgique. Crédit: Geert Van der Linden.
Image: Haie d’arbres émondés en Belgique. Crédit: Geert Van der Linden.
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On profitait aux mieux des ressources locales en bois. L’arbre planté près de la roue à aube n’était pas n’importe quel arbre. Il s’agissait souvent d’orme, le bois le plus approprié pour fabriquer la machinerie du moulin. Si des réparations s’avéraient nécessaires, le bois pouvait ainsi être récolté à proximité du moulin. De même, les haies d’arbres le long des sentiers de terre étaient utilisées pour la maintenance de ces derniers. Les branches étaient attachées ensemble et placées comme fondations ou pour boucher des trous. Comme les arbres étaient recépés ou émondés et non pas abattus, aucune des fonctions n’est jamais remplie au détriment d’une autre.

De nos jours, quand on prône la plantation d’arbres, on définit des objectifs de superficie ou de nombre d’arbres, sans accorder beaucoup d’importance à leur localisation – qui pourrait tout aussi bien être de l’autre côté de la planète. Pourtant, comme le montrent ces exemples, planter local et à un endroit précis enrichit grandement le potentiel de chaque arbre.

Formé par les limitations

Ces techniques ont presque entièrement disparu des sociétés industrielles, même si l’on trouve encore quelques arbres émondés le long des routes ou dans les parcs. Leurs branches qui, dans le passé, soutenaient des communautés entières, sont devenus un simple déchet. Pourquoi avoir abandonné une pratique si efficace qui prodiguait énergie, matériaux et nourriture ? La réponse est simple : elle a été remplacée par les énergies fossiles. Nos ancêtres dépendaient des taillis parce qu’ils n’avaient pas d’accès aux énergies fossiles, nous n’en dépendons pas car nous avons cet accès.

Nos ancêtres dépendaient des taillis parce qu’ils n’avaient pas d’accès aux énergies fossiles, nous n’en dépendons pas car nous avons cet accès.

Il est flagrant que les énergies fossiles ont remplacé le bois comme source d’énergie et comme matériau. Le charbon, le gaz et le pétrole ont remplacé le bois pour cuisiner, chauffer les espaces, l’eau, et tous les procédés industriels basés sur l’énergie thermique. Le métal, le béton et la brique – des matériaux qui, bien qu’ils étaient déjà disponibles dans le passé - sont devenus préférables au bois seulement depuis qu’ils sont fabriqués à l’aide des énergies fossiles, qui nous ont aussi apporté le plastique. Les engrais artificiels, produits des énergies fossiles – ont stimulé la production et le commerce mondial de fourrage animal, rendant obsolète l’utilisation d’arbres fourragers. La mécanisation de l’agriculture – nourrie par les énergies fossiles – a conduit à l’exploitation de parcelles plus grandes, éliminant arbres et haies au sein des fermes industrielles.

Moins évident, mais tout aussi important, les énergies fossiles ont transformé l’exploitation forestière en elle-même. De nos jours, la récolte, la transformation et le transport du bois sont assurés par l’utilisation de carburants fossiles. Il fut un temps, ces activités étaient basées exclusivement sur la main-d’œuvre humaine et animale, qui elles-mêmes tiraient leur nourriture de la biomasse. C’était les limitations de cette main-d’œuvre qui créaient et formaient les exploitations de taillis de par le monde.

Image: Récolte de bois sur des arbres émondés en Belgique, 1947. Crédit : Zeylemaker, Co., Nationaal Archief (CCO)
Image: Récolte de bois sur des arbres émondés en Belgique, 1947. Crédit : Zeylemaker, Co., Nationaal Archief (CCO)
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Image: Transport de bois de chauffage en Pays Basque. Source: Notes on pollards: best practices’ guide for pollarding. Gipuzkoaka Foru Aldundía-Diputación Foral de Giuzkoa, 2014.
Image: Transport de bois de chauffage en Pays Basque. Source: Notes on pollards: best practices’ guide for pollarding. Gipuzkoaka Foru Aldundía-Diputación Foral de Giuzkoa, 2014.
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Le bois était récolté et transformé à la main, à l’aide d’outils simples tels que couteaux, machettes, serpes, haches, et (plus tard) scies. Puisque les exigences en main-d’œuvre grandissent avec le diamètre du bois, il était moins cher et plus pratique de récolter de grosses quantités de branches plus petites plutôt que d’abattre de gros arbres. De plus, il n’était pas nécessaire de fendre les brins de cépées. Elles étaient coupées en longueurs d’environ un mètre, puis attachées en « fagots », d’une dimension plus facile à manipuler à la main.

C’était les limitations de cette main-d’œuvre qui créait et formait les exploitations de taillis de part le monde.

Pour transporter du bois de chauffage, nos ancêtres utilisaient des charrues tractées par des animaux sur des routes souvent très mauvaises. Cela signifiait qu’à moins de transporter le bois par voie d’eau, il devait être récolté dans un rayon de 15 à 30 km de l’endroit où il était utilisé. 11 Au delà de cette distance, l’énergie nécessaire au déplacement était plus grande que le contenu énergétique du bois. Il aurait donc été plus sensé de le faire pousser sur le pâturage qui nourrissait l’animal de trait. 12 Toutefois, il y avait quelques exceptions à cette règle. Quelques activités industrielles comme la production de fer et de potasse pouvaient être déplacées au sein de plus grandes forêts. Le transport de ces produits était plus économique que celui du bois nécessaire à leur production. Il n’en reste pas moins que, la plupart du temps, les taillis (et bien sûr les haies) étaient situés dans le voisinage immédiat de l’endroit auquel ils étaient utiles.

En bref, l’apparition du taillis se fît dans un contexte de limites. Grâce à sa pousse rapide et la versatilité de ses usages il tirait le meilleur parti du capital bois d’une zone donnée. Du fait de l’utilisation de petites branches, il rendait la récolte manuelle et le transport aussi économique et pratique que possible.

Pourrait-on mécaniser le taillis ?

Depuis le 20ème siècle, la récolte du bois est effectuée par outils de coupe motorisés et, depuis les années 1980, on utilise des machines puissantes qui peuvent abattre des arbres entiers et les débiter in situ en l’espace de quelques minutes. Les énergies fossiles nous ont aussi apporté de meilleures infrastructures de transport, ouvrant accès à des réserves jusqu’alors inaccessibles. Du bois de chauffage peut maintenant pousser d’un côté de la planète pour être consommé de l’autre.

L’usage d’énergies fossiles ajoute un impact carbone à une activité qui en était alors dépourvue ; pire, il pousse la production de bois à une échelle plus grande et non durable. 13 Le transport facilité par les énergies fossiles a complètement détruit la connexion entre l’offre et la demande qui gouvernait la foresterie locale. Si les réserves de bois sont limitées, une communauté n’a pas d’autre choix que de s’assurer que les rythmes de récolte et de repousse sont en équilibre. Y faire défaut créerait un risque d’arriver à court de bois de chauffage, de construction ou de fourrage et l’abandon du bassin de vie.

Image: Taillis de Saule récolté mécaniquement. Peu de temps après la récolte (droite), 3 ans après (gauche) Crédit: Lignovis GmbH (CC BY-SA 4.0).
Image: Taillis de Saule récolté mécaniquement. Peu de temps après la récolte (droite), 3 ans après (gauche) Crédit: Lignovis GmbH (CC BY-SA 4.0).
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De même, la mécanisation de la récolte a boosté la gestion forestière d’une façon telle qu’elle n’est plus durable. Nos ancêtres ne coupaient pas de gros arbres pour en faire du bois de chauffage, car cela n’était pas économique. Aujourd’hui, l’industrie forestière fait exactement cela car la machinerie l’exige. Si l’on y compare l’industrie forestière où un seul travailleur peut récolter jusqu’à 60m³ de bois à l’heure, le taillis est extrêmement exigeant en matière d’effort. En conséquence, il ne peut faire concurrence dans un système économique qui entretient le remplacement du travail manuel par celui des machines.

Le taillis ne peut faire concurrence dans un système économique qui entretient le remplacement du travail manuel par celui des machines.

Quelques scientifiques et ingénieurs ont essayé de résoudre ce problème en expérimentant des techniques mécaniques de récolte de taillis. 14 Cependant, la mécanisation est une pente glissante. Les machines ne sont pratiques et économiques que sur de grandes parcelles (>1 ha), qui contiennent des arbres d’une même espèce et d’âges similaires et pour une production destinée à un usage donné (bois souvent utilisé pour générer de l’électricité). Comme nous l’avons vu, cela exclut bien d’autres formes de gestion du taillis tels que les arbres à usages polyvalents et les haies. Si l’on ajoute le transport motorisé, il en résulte un taillis industriel apportant bien peu d’avantages.

Image: Taillis le long d’un ruisseau à Gravenvoeren, Belgique. Crédits: Geert Van der Linden.
Image: Taillis le long d’un ruisseau à Gravenvoeren, Belgique. Crédits: Geert Van der Linden.
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Une exploitation forestière durable est par essence locale et manuelle. Cela ne veut pas dire que nous devons copier le passé pour rendre la biomasse à nouveau durable. On pourrait par exemple agrandir le rayon de transport via l’utilisation de solutions à faible consommation énergétique tels que les vélo cargo et le transport par câble (ancêtre du téléphérique), qui sont des moyens plus efficaces que le transport de chariot tiré par des chevaux ou des bœufs sur de mauvaises routes et qui peuvent être mis en place sans utiliser d’énergies fossiles. Les outils manuels se sont aussi améliorés en matière de rendement et d’ergonomie. Nous pourrions même utiliser des tronçonneuses à bio-carburants – une utilisation bien plus réaliste que comme carburant automobile. 15

Le Passé Survit

Cet article a comparé la production de biomasse industrielle avec les formes historiques de gestion forestière en Europe mais, en fait, il n’est nul besoin de regarder en arrière pour s’inspirer. 40 % de la population globale est constitué de personnes pauvres sur le plan financier qui utilisent toujours du bois pour cuisiner et se chauffer et qui ne sont pas de clients pour l’industrie forestière. Ces derniers obtiennent leur bois d’une façon analogue à nos ancêtres, même si les espèces et conditions environnementales peuvent différer. 16

Un étude de 2017 a calculé que la consommation de bois par les sociétés « en développement » - à savoir 55 % de la récolte mondiale de bois et 9 à 15 % de la consommation d’énergie – cause seulement 2 à 8 % de l’impact humain sur le climat. 17 Pourquoi si peu ? Parce que le bois que ces sociétés récoltent l’est de façon durable, écrivent les scientifiques. Les gens récoltent surtout du bois mort, ils plantent beaucoup en dehors des forêts, sous formes de taillis et arbres émondés et préfèrent les arbres polyvalents, qui ont trop de valeur pour être abattus. Leurs motivations sont les mêmes que celles de nos ancêtres : les gens n’ont pas accès aux énergies fossiles et sont donc liés aux réserves de bois locales, qui doivent être récoltées et transportées manuellement.

Image: Femme africaine transportant du bois de chauffage. (CC BY-SA 4.0)
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Ces chiffres confirment que ce n’est pas l’énergie de biomasse qui n’est pas durable. Si toute l’humanité vivait comme les 40 % qui brûlent de la biomasse régulièrement, le changement climatique ne serait pas un problème. Ce qui n’est pas viable, c’est un mode de vie gourmand en énergie. Il est évident que l’on ne peut entretenir une société high-tech grâce aux haies et taillis. Mais la même chose est vraie pour tout autre source d’énergie, y compris l’uranium et les énergies fossiles.

Version français relu par Pascal Mayol.


  1. Références multiples : Unrau, Alicia, et al. Coppice forests in Europe. University of Freiburg, 2018. // Notes on pollards: best practices’ guide for pollarding. Gipuzkoako Foru Aldundia-Diputación Foral de Gipuzkoa, 2014. // A study of practical pollarding techniques in Northern Europe. Report of a three month study tour August to November 2003, Helen J. Read. // Aarden wallen in Europa, in “Tot hier en niet verder: historische wallen in het Nederlandse landschap”, Henk Baas, Bert Groenewoudt, Pim Jungerius and Hans Renes, Rijksdienst voor het Cultureel Erfgoed, 2012. ↩︎

  2. Logan, William Bryant. Sprout lands: tending the endless gift of trees. WW Norton & Company, 2019. ↩︎

  3. Holišová, Petra, et al. “Comparison of assimilation parameters of coppiced and non-coppiced sessile oaks”. Forest-Biogeosciences and Forestry 9.4 (2016): 553. ↩︎

  4. Perlin, John. A forest journey: the story of wood and civilization. The Countryman Press, 2005. ↩︎

  5. La majorité de ces informations provient d’une publication belge (en néerlandais): Handleiding voor het inventariseren van houten beplantingen met erfgoedwaarde. Geert Van der Linden, Nele Vanmaele, Koen Smets en Annelies Schepens, Agentschap Onroerend Erfgoed, 2020. Pour une bonne (mais concise) référence en anglais, lire : Rotherham, Ian. Ancient Woodland: history, industry and crafts. Bloomsbury Publishing, 2013. ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎

  6. Les abres fourragers, utilisés de part l’Europe, l’étaient particulièrement en région montagneuse : la Scandinavie, les Alpes et les Pyrénées. Par exemple, en 1850 en Suède, 1.3 millions de chèvres consommait un total de 910 millions de ballots par an, pour lesquelles au moins 1 millions d’hectares de forêts à feuilles caduques était exploité, souvent par émondage. La récolte des arbres fourragers précède l’utilisation de foin comme fourrage d’hiver. Les branches pouvaient être coupées à l’aide d’outils en pierre alors que la coupe de l’herbe requiert des outils en bronze ou en fer. Si la plupart du recépage et de l’émondage était effectué en hiver, la récolte des arbres fourragers commençait logiquement en été. On plaçait souvent des fagots d’arbres fourragers en haut d’arbres émondés pour sécher. Références: Logan, William Bryant. Sprout lands: tending the endless gift of trees. WW Norton & Company, 2019. // A study of practical pollarding techniques in Northern Europe. Report of a three month study tour August to November 2003, Helen J. Read. // Slotte H., “Harvesting of leaf hay shaped the Swedish landscape”, Landscape Ecology 16.8 (2001): 691-702. ↩︎

  7. Wealleans, Alexandra L. “Such as pigs eat: the rise and fall of the pannage pig in the UK”. Journal of the Science of Food and Agriculture 93.9 (2013): 2076-2083. ↩︎

  8. Cette information est basée sur plusieurs publications en Flamand : Handleiding voor het inventariseren van houten beplantingen met erfgoedwaarde. Geert Van der Linden, Nele Vanmaele, Koen Smets en Annelies Schepens, Agentschap Onroerend Erfgoed, 2020. // Handleiding voor het beheer van hagen en houtkanten met erfgoedwaarde. Thomas Van Driessche, Agentschap Onroerend Erfgoed, 2019 // Knotbomen, knoestige knapen: een praktische gids. Geert Van der Linden, Jos Schenk, Bert Geeraerts, Provincie Vlaams-Brabant, 2017. // Handleiding: Het beheer van historische dreven en wegbeplantingen. Thomas Van Driessche, Paul Van den Bremt and Koen Smets. Agentschap Onroerend Erfgoed, 2017. // Dirkmaat, Jaap. Nederland weer mooi: op weg naar een natuurlijk en idyllisch landschap. ANWB Media-Boeken & Gidsen, 2006. // For a good source in English, see: Müller, Georg. Europe’s Field Boundaries: Hedged banks, hedgerows, field walls (stone walls, dry stone walls), dead brushwood hedges, bent hedges, woven hedges, wattle fences and traditional wooden fences. Neuer Kunstverlag, 2013. // Si les plantations linéaires étaient surtout utilisées pour la production de bois, on en répartissait les arbres de façon à laisser passer de la lumière, ayant pour effet d’en augmenter le rendement. Si leur but était surtout de limiter des parcelles on les plantait plus proche. Cela diminuait le rendement mais autorisait une pousse plus épaisse. ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎

  9. Le taillis pouvait aussi être placé autour d’un groupe de bâtisses pour former un obstacle impénétrable à des attaquants, à pied ou à cheval. Contrairement aux murs, il résistait aux projectiles. Source: 5 ↩︎

  10. Les limettiers étaient même utilisés dans la prévention d’incendies. On les plantait juste à côté des boulangeries pour protéger les tas de bois, de foin et toits de chaume de projections d’étincelles. Source: 5 ↩︎

  11. Même amené par voie d’eau sur de longues distances, le bois se voyait généralement récolté dans un rayon de 15 à 30km de la rivière ou de la côte. ↩︎

  12. Sieferle, Rolf Pieter. The Subterranean Forest: energy systems and the industrial revolution. White Horse Press, 2001. ↩︎

  13. Pour d’autres échelles de production voir aussi : Jalas, Mikko, and Jenny, Rinkinen. “Stacking wood and staying warm: time, temporality and housework around domestic heating systems”, Journal of Consumer Culture 16.1 (2016): 43-60. // Rinkinen, Jenny. “Demanding energy in everyday life: insights from wood heating into theories of social practice.” (2015). ↩︎

  14. Vanbeveren, S.P.P., et al. “Operational short rotation woody crop plantations: manual or mechanised harvesting?” Biomass and Bioenergy 72 (2015): 8-18. ↩︎

  15. Cependant, les tronçonneuse sont nuisibles à certaines espèces d’arbres, amenuisant la pousse ou augmentant le risque de transfert de maladies. ↩︎

  16. Quelques sources traitant de la foresterie traditionnelle en Africque: Leach, Gerald, and Robin Mearns. Beyond the woodfuel crisis: people, land and trees in Africa. Earthscan, 1988. // Leach, Melissa, and Robin Mearns. “The lie of the land: challenging received wisdom on the African environment.” (1998) // Cline-Cole, Reginald A. “Political economy, fuelwood relations, and vegetation conservation: Kasar Kano, Northerm Nigeria, 1850-1915.” Forest & Conservation History 38.2 (1994): 67-78. ↩︎

  17. Plusieurs références: Bailis, Rob, et al. “Getting the number right: revisiting woodfuel sustainability in the developing world.” Environmental Research Letters 12.11 (2017): 115002 // Masera, Omar R., et al. “Environmental burden of traditional bioenergy use.” Annual Review of Environment and Resources 40 (2015): 121-150. // Study downgrades climate impact of wood burning, John Upton, Climate Central, 2015. ↩︎