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Brûler les os de la Terre : les fours à chaux

Aujourd’hui on a oublié que brûler de la chaux a été une industrie qui soutenait de nombreuses communautés paysannes avant que l’énergie ne devienne bon marché.

Four à chaux à Porthgain, Pays de Galles. Crédits: Aelwyn.
Four à chaux à Porthgain, Pays de Galles. Crédits: Aelwyn.
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En traversant des propriétés aujourd’hui à l’abandon dans la campagne irlandaise, on peut découvrir occasionnellement des cylindres de pierre, hauts et larges de plusieurs mètres, ouverts à leur sommet et pourvus d’une petite porte à leur base.

Certains ressemblent aux forteresses médiévales qui parsèment encore les paysages de cette île — mais personne n’a construit de forteresse aussi petite ou à moitié enterrée. En fait, ces constructions sont d’anciens fours à chaux (aussi appelés chaufours en français - NDT), vestiges d’une industrie aujourd’hui oubliée qui soutenait de nombreuses communautés paysannes avant que l’énergie ne devienne bon marché.

Le calcaire est une roche essentiellement constituée de coraux et de coquilles d’espèces disparues il y a bien longtemps, pressés et agrégés pendant des millions d’années en une solide masse de carbonate de calcium.

La chaux, elle, est une poudre blanche tirée de ces roches calcaires. Depuis au moins 7000 ans, les humains ont produit de la chaux dans des fours comme ils ont cuit de la poterie ou fondu du minerai. Cette poudre servait à des dizaines d’usages différents pour lesquels on utilise aujourd’hui des produits dépendant d’énergies fossiles — principalement pour faire du mortier pour la construction.

Cependant, les paysans irlandais et britanniques l’utilisaient surtout pour neutraliser les sols acides et multiplier les rendements de leurs cultures — jusqu’à 4 fois, selon des sources contemporaines. Durant des siècles et jusqu’au milieu du XXe, la chaux était au coeur d’un vaste réseau d’industries villageoises vitales à la paysannerie: des carrières pour l’extraction du calcaire aux spécialistes de la combustion en passant par le transport en charrette et en péniches. À la fin du XVIIIe siècle, un recensement dénombrait 23 000 chaufours pour le seul comté de Cork, ce qui correspond à un four pour 80 acres (environ 36 ha) en moyenne.1

Le calcaire est essentiellement constitué de coraux et de coquilles d’espèces disparues il y a bien longtemps, pressés et agrégés pendant des millions d’années en une solide masse de carbonate de calcium. Lorsque celui-ci est porté à 900°C ou plus, le calcaire libère du dioxyde de carbone (CO2) et on en récupère un oxyde de calcium volatile (CaO) qu’on nomme “chaux vive”. Puis, lorsqu’on combine cet oxyde de calcium avec de l’eau, on obtient un hydroxyde de calcium (Ca(OH)2) appelé “chaux éteinte”. Le terme de chaux a été et est encore utilisé pour désigner ces deux produits, par souci de clarté nous distinguerons bien dans cet article la chaux vive de la chaux éteinte.

Le béton romain

C’est en Turquie qu’on a daté le plus ancien usage de la chaux, entre 7000 et 14000 ans avant nos jours. Plusieurs civilisations antiques l’utilisaient pour faire du mortier destiné à la maçonnerie. Cependant, les romains ont porté plus loin les capacités du mortier à la chaux en y ajoutant des ingrédients divers aboutissant à une version précoce du ciment. En fait, leur version s’est montrée supérieure à la nôtre à certains égards. Notre béton ne tient que quelques décennies — et seulement une dizaine d’années sous l’eau — alors que le béton des romains, en plus d’être produit directement dans l’eau, a su résister à l’épreuve des vagues durant 2000 ans.

Chaufour hors d’usage au dessus de la baie de Murlough, en Irlande. Crédits: Minipixel
Chaufour hors d’usage au dessus de la baie de Murlough, en Irlande. Crédits: Minipixel
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Le secret, d’après deux études publiées durant l’été 2013, résidait dans l’ajout de cendres volcaniques à la chaux vive utilisée pour obtenir le mortier. Les cendres volcaniques du Vésuve étaient abondamment ramassées à cet effet selon les écrits de Pline l’ancien — ironiquement, ce même volcan provoqua sa perte plus tard. Les romains plaçaient ensuite ce mélange dans des caissons de bois qui étaient plongés dans l’eau de mer, ce qui faisait alors réagir la chaux vive et permettait la formation d’un ciment résistant à l’eau.

Les auteurs de ces publications disent que de telles techniques pourraient se montrer utiles aujourd’hui; car elles ne permettent pas seulement aux bétons de mieux résister au temps et aux éléments, elles sont aussi plus “vertes” — générant moins d’émissions de gaz à effet de serre — que les techniques employées aujourd’hui dans nos cimenteries. En effet, le concassage des roches pour obtenir du ciment de Portland requiert d’énormes quantités d’énergie et représente ainsi 7% de toutes les émissions de carbone industrielles de la planète.23456

Un des quarante chaufours construits entre Skipton et Bradford le long du canal de Liverpool, la demande de Bradford pour la chaux étant une des raisons principales ayant amené à la construction du canal. Crédits: Peter Hughes
Un des quarante chaufours construits entre Skipton et Bradford le long du canal de Liverpool, la demande de Bradford pour la chaux étant une des raisons principales ayant amené à la construction du canal. Crédits: Peter Hughes
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A mesure qu’ils étendaient leur empire en Europe, les romains ont apporté de telles technologies avec eux. C’est ainsi que les fours à chaux sont apparus en Grande-Bretagne lors de leur conquête de l’île, avant de disparaître des centaines d’années plus tard. En Irlande, où les romains n’ont jamais mis les pieds, ce sont apparemment les Normands qui ont apporté cette technologie au XIIIe siècle pour y construire notamment les tours rondes que l’on trouve encore fréquemment aujourd’hui dans ce pays.

Badigeon de chaux, lumière oxhydrique et autres applications

La chaux (éteinte) constitue aussi la base du badigeon de chaux ou “lait de chaux” qui a été utilisé durant des siècles pour protéger et blanchir des structures, des clôtures, des véhicules et même des arbres, sans le cocktail alarmant de produits toxiques aux noms imprononçables que contiennent de nombreuses peintures modernes. Le badigeon de chaux est fondamentalement un mélange d’eau et de chaux (éteinte) même s’il pouvait aussi contenir du sel, du lait ou de l’huile de lin pour étancher et des poils ou des enveloppes de céréales pour le rendre plus résistant.

La chaux éteinte bien sèche pouvait être manipulée et même léchée par les animaux sans danger, mais elle restait suffisamment basique (ou alcaline) pour désinfecter une grange ou les murs d’une laiterie. Sa blancheur éclatante était appréciée dans des endroits comme la Grande-Bretagne et l’Irlande où les hivers sont très sombres — ainsi, l’intérieur des cottages irlandais était traditionnellement blanchi à la chaux deux fois par an, au printemps et avant Noël (la suie abondante générée par une combustion et une évacuation des fumées imparfaites noircissant rapidement les murs - NDT). Sous des climats plus ensoleillés, des badigeons de chaux étaient utiliséspour maintenir les bâtiments au frais.

Lindisfarne avait une importante industrie de la chaux et ses chaufours, construits en 1860, sont parmis les plus complexes du Northumberland. Crédits: Tom Blackwell.
Lindisfarne avait une importante industrie de la chaux et ses chaufours, construits en 1860, sont parmis les plus complexes du Northumberland. Crédits: Tom Blackwell.
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La chaux éteinte avait de nombreux autres usages: les paysans frictionnaient les pieds du bétail avec (comme antiseptique), ou l’utilisaient pour peindre le tronc des arbres fruitiers afin d’éviter les maladies fongiques. Certains ajoutaient une pincée de chaux (éteinte) à de l’eau puisée pour l’aseptiser, ou pour conserver des oeufs durant des mois. Les tanneurs en utilisaient aussi pour débarrasser les peaux de leurs poils, les jardiniers pour repousser les limaces et les escargots et les papetiers pour blanchir le papier.

Même la chaux vive, cet oxyde de calcium provenant directement du four à chaux, avait de nombreux usages avant qu’on ne l’hydrate. Elle maintenait des garde-manger et des réserves au sec - le manuel de ménage de 1915 intitulé “The Best Way” (“La meilleure méthode”) recommandait ainsi l’usage d’un bol de chaux pour réduire l’humidité d’une pièce, la poudre blanche captant l’humidité de l’air. Cette chaux vive qui prenait feu facilement — parfois trop facilement — a été utilisée bien avant les ampoules électriques pour produire des lampes très lumineuses pour la scène - la lumière oxhydrique ou lumière Drummond. 7

Une arme de terroriste

La chaux vive a aussi constitué une arme redoutable, puisqu’elle peut brûler la peau et rendre aveugle. Dans son “Histoire d’Angleterre”, David Hume raconte une bataille navale entre Français et Anglais vers 1216 au cours de laquelle le capitaine anglais Philippe d’Albiney fit usage de la chaux vive pour faire changer la donne. Il vit que le vent soufflait depuis ses bateaux vers la flotte française, et “étant remonté au vent des Français, il fondit sur eux avec violence et leur jeta une grande quantité de chaux vive à la figure, chaux qu’il avait transportée à dessein; ainsi il les aveugla et ils furent incapables de se défendre”.

Chaufour à Prague. Crédits: Radim Stezka.
Chaufour à Prague. Crédits: Radim Stezka.
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Ce composé était également une arme commode pour terroriste. Par exemple, lorsque le réformiste Charles Parnell prit la parole à l’occasion d’un rassemblement politique en 1891, quelqu’un dans la foule lui jeta de la chaux-vive à la figure et “s’il n’avait pas fermé ses yeux à temps il aurait certainement perdu la vue”, écrivit sa femme Katherine plus tard. D’autre part, de la chaux vive était épandue dans les tombes pour accélérer la décomposition des corps comme l’a observé Oscar Wilde lorsqu’il était prisonnier de la Reading Goal en Angleterre:

And all the while the burning lime Eats flesh and bone away
It eats the brittle bone by night
And the soft flesh by the day
It eats the flesh and bone by turns
But eats the heart away.

La chaux dans l’agriculture: adoucir le sol

Cependant, l’usage agricole de la chaux éclipsait tous les autres sur les îles britanniques, tant était précieuse sa capacité à transformer des tourbières acides en terres cultivables. Près de 40% des terres arables du monde sont trop acides pour qu’on puisse y cultiver de nombreuses plantes — plus le sol est acide, plus les plantes absorbent d’aluminium toxique. Aujourd’hui, les agriculteurs amendent souvent leurs sols avec du calcaire concassé ou d’autres produits couteux en énergie, et des scientifiques, comme Chris Gustafson de l’Université du Missouri, sont en train d’essayer de créer des plantes génétiquement modifiées résistantes à l’Aluminium. Il y a quelques siècles pourtant, les paysans ont découvert que la chaux “adoucissait” ou neutralisait temporairement le sol.8

Cette chaux (éteinte) produite était si précieuse que de nombreuses communautés paysannes ont entretenu un réseau d’industries locales pour la produire et des carrières pour extraire le calcaire aux spécialistes de la combustion [les chaufourniers], en passant par les charrettes et les péniches pour transporter les roches par la route ou via des canaux. Au milieu du XVIIIe siècle, de nombreuses familles du comté de Cork, par exemple, payaient leur loyer grâce à une production supplémentaire de chaux, d’après une enquête publique de l’époque. 9

Chaufours sur l’Ile de San Juan, aux Etats Unis, construits par les Anglais. Crédits: Travis.
Chaufours sur l'Ile de San Juan, aux Etats Unis, construits par les Anglais. Crédits: [Travis](http://www.flickr.com/photos/baggis/7768755560/).
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Les paysans amendaient le sol de façon assez simple: ils pelletaient la chaux vive directement au sortir du four dans une charrette tirée par un cheval, conduisaient cette charrette dans le champ à amender et faisaient faire des allers-retours au fur et à mesure du labour. Tous les quelques mètres, les paysans arrêtaient la charrette et épandaient plusieurs pelletées de chaux-vive en “chutes” sur le sol — six à huit tonneaux par acre (soit 15 à 20 par hectares).

Epandre un composé hautement caustique pourrait sembler déconseillé, mais la première pluie suffisait à la fois à hydrater la chaux vive et à la faire pénétrer dans le sol. Cependant, le transport de la chaux vive étant un travail dangereux, puisqu’elle pouvait spontanément prendre feu et enflammer les charrettes ou les granges, ou simplement ronger les contenants de bois dans lesquels on la stockait si on ne l’épandait pas assez rapidement. 1011

Ce processus adoucissait le sol que pour une durée limitée, d’après des sources contemporaines: trois ans dans certains champs, jusqu’à douze dans d’autres, suivant les conditions. Dans tous les cas, le chaulage devait être perpétuellement répété, sans quoi “la chaux enrichit le père mais ruine le fils”, comme le dit un adage. Les fours à chaux étaient donc continuellement maintenus fonctionnels. 12

Faire fonctionner les fours

Les fours devaient être correctement situés: il fallait qu’ils soient aussi près que possible des carrières pour que les centaines de tonnes de roches soient transportées avec un effort minimal par voie terrestre ou dans des péniches. Par ailleurs, il fallait également que ces fours soient aussi proches que possible de la destination finale de la chaux — une forteresse ou une église construites avec du mortier, ou des champs à “adoucir” — pour que la chaux vive soit transportée sans incident. En outre, il ne pouvaient être situés à proximité des zones habitées ou même des campements, étant donnée que la combustion du calcaire générait des gaz toxiques et potentiellement létaux.

Le quai du canal construit à la base des fours à chaux en 1842 à Dudley, en Angleterre. Crédits: Paul Englefield.
Le quai du canal construit à la base des fours à chaux en 1842 à Dudley, en Angleterre. Crédits: Paul Englefield.
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La structure en briques ou en pierres du four était souvent construite à flanc de colline pour permettre aux gens de transporter aisément le charbon et le calcaire jusqu’à l’ouverture supérieure du four(ou “bouche”), et faisait souvent plusieurs mètres de haut et de large. À l’intérieur, elle était généralement effilée vers le bas pour que la gravité suffise à l’écoulement du contenu du four, et au niveau du fond étroit du cône, un des murs avait une ouverture en arche appelée parfois “oeil”.

Le four devait être rempli soigneusement avec des quantités de matériaux précisément mesurées — car si le calcaire n’était pas porté à une température suffisante, la transformation de la roche en chaux vive ne se faisait pas et le travail avait été vain. Les chaufourniers remplissaient le fond du four avec le bois le plus sec dont ils disposaient — du bois d’ajoncs est souvent mentionné — et ajoutaient ensuite alternativement des couches de calcaire et de combustible.

Le combustible le plus commun était peut être l’anthracite, bien que le charbon de bois et la tourbe extraite des marécages environnants étaient aussi utilisés. Quelque soit ce combustible, il devait constituer une couche épaisse, isolant les morceaux de calcaire entre eux ainsi que des parois du four, d’après les dires des chaufourniers interrogés il y a quelques décennies par la radio nationale irlandaise.

Dormir près du four

Une fois le four rempli, on mettait feu au bois au fond du four par la petite porte et, à partir de là, le reste du combustible s’allumait. Une fois la fournée ainsi lancée, il n’y avait pas de retour en arrière possible; les chaufourniers devaient garder un oeil sur le four pendant les trois ou quatre jours suivants, dormant à côté.

La chaux était produite en hiver, lorsqu’il y avait moins de travaux agricoles à faire, on peut donc imaginer qu’il était tentant pour les hommes dormant dans le froid de se rapprocher de la chaleur produite par le four. Cependant, d’après Colin Richard, spécialiste de la chaux, dormir à proximité de ces fours était extrêmement dangereux, du fait des gaz toxiques émis et de la possibilité de tomber dans le four. On a ainsi rapporté, dit-il, les cas de voyageurs ayant dormi auprès de la “bouche” des chaufours pour profiter de la chaleur et ayant malheureusement été rôtis vivants.

Chaufour à Quijorna, en Espagne. Crédits: Álvaro Moreno Gómez.
Chaufour à Quijorna, en Espagne. Crédits: Álvaro Moreno Gómez.
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Le travail des chaufourniers, durant plusieurs jours d’affilée, était certainement très fatiguant, à tel point qu’on parle de gens “assoiffés comme des chaufourniers” (en langue anglaise). Une seule fournée pouvait contenir des centaines de tonnes de matériaux qu’il fallait pelleter à la main, mesurer précisément et arranger correctement dans le four. On en récupérait moins à la sortie, bien sûr — le charbon ayant brûlé et le calcaire ayant perdu de sa masse — mais la chaux vive était bien plus difficile à manipuler.

“Retirer la chaux du four était la partie la plus sale du boulot” dit un chaufournier anonyme ayant travaillé en Irlande dans les années 30 et 40 lorsqu’on l’interrogea en 1981 pour un documentaire radio. “C’était là que tu te prenais toute la poussière, et t’en prenais tellement que tu commençais à saigner des naseaux.”

La magie et les rituels

Avec leur chaleur de fourneau, leurs vapeurs empoisonnées, leurs transformations alchimiques, leur production dangereuse et vitale à la survie paysanne, il était peut être inévitable que les paysans associent les chaufours à toutes sortes de magie et rituels. D’après de vieux irlandais interrogés dans les années 30, les jeunes s’adonnaient souvent à des rituels d’Halloween autour de chaufours pour savoir qui ils épouseraient.

Dans un cas, on raconte que des fées tuèrent le bétail d’un éleveur parce qu’il avait construit un four à chaux sur leur chemin. D’autres personnes auraient convoqué des esprits maléfiques auprès de fours; un référent de Carnmoney, qui d’après une rumeur aurait vendu son âme au diable, aurait invité ce dernier courtoisement devant un chaufour pour qu’il s’y sente chez lui. Les chaufourniers eux-mêmes avaient un rituel assez simple:

“Vous preniez une bouteille avec vous ce matin là… une bouteille d’eau bénite, dit un chaufournier, et avant qu’on ne mette feu au four, vous en aspergiez les pierres du dessus et vous faisiez un signe de croix, parce que vous brûliez / c’est ce qu’ils avaient l’habitude de dire / vous brûliez les os de la terre”.

Ecrit par Brian Kaller, Restoring Mayberry.


  1. Topographical Directory of County Down, by Samuel Lewis, 1837. ↩︎

  2. “Microscopy of historic mortars — a review,” by J. Elsen, Cement and Concrete Research, July 2005 ↩︎

  3. “Chemistry and Technology of Lime and Limestone,” J. Elsen, Cement and Concrete Research, December 2005 ↩︎

  4. “Material and elastic properties of Al-tobermorite in ancient Roman seawater concrete,” by Marie D. Jackson, Juhyuk Moon, Emanuele Gotti, Rae Taylor, Abdul-Hamid Emwas, Cagla Meral, Peter Guttmann, Pierre Levitz, Hans-Rudolf Wenk, and Paulo J. M. Monteiro, Journal of the American Ceramic Society. ↩︎

  5. “Unlocking the secrets of Al-tobermorite in Roman seawater concrete,” by Marie D. Jackson, Sejung Rosie Chae, Sean R. Mulcahy, Cagla Meral, Rae Taylor, Penghui Li, Abdul-Hamid Emwas, Juhyuk Moon, Seyoon Yoon, Gabriele Vola, Hans-Rudolf Wenk, and Paulo J. M. Monteiro, American Mineralogist. ↩︎

  6. “Roman Seawater Concrete Holds the Secret to Cutting Carbon Emissions,” Berkeley, http://newscenter.lbl.gov/news-releases/2013/06/04/roman-concrete/ ↩︎

  7. The Best Way - A Book Of Household Hints & Recipes, 1915 ↩︎

  8. “Famine Fighter,” Illumination magazine, Spring / Summer 2013 ↩︎

  9. The Ancient and Present State of the County and City of Cork, by C. Smith, 1815 edition. ↩︎

  10. “Burning the Bones of the Earth,” a documentary by Radio Telefis Eireann, 1981 ↩︎

  11. Edwardian Farm, BBC Television ↩︎

  12. Essay on the Use of Lime as a Manure, by M. Puvis, 1836. ↩︎